Peut-on apprendre les soft skills à l'école ou à l'université ?

Propos de Claudia Migliaccio-Leduc (Epitech) issus de notre table ronde lilloise

· Soft skills,Recrutement,Emploi,Lille

Quelle est la place des soft skills lors du recrutement de candidats pour un poste ? Faut-il les enseigner comme une matière à part entière, à l’école ou à l’université ? Est-il possible de travailler ses soft skills ? Quelques propos de Claudia Migliaccio-Leduc, responsable enseignement soft skills à Epitech, qui a participé à la table ronde de la Monster Startup Golf Cup Lille.

Epitech forme des spécialistes dans le domaine de l’informatique (chefs de projets, développeurs, ingénieurs, architectes en informatique), experts dans les technologies de l'information et de la communication.

Soft skills, la clé de l'évolution au sein d'une entreprise

- Les compétences techniques, ou les hard skills, sont la clé la plus simple pour les étudiants. “Je montre ce que je peux faire, et je vais être recruté rapidement avec un bon salaire”. Par contre, ils s'aperçoivent rapidement que c’est les soft skills qui représentent la clé de l'évolution au sein d'une entreprise, contribuent à la fidélisation de la part de l'employeur. - Claudia Migliaccio-Leduc, responsable enseignement soft skills à Epitech.

L’école interagit avec des entreprises qui recrutent ses étudiants en tant que stagiaires ou employés et adapte sa formation en fonction des retours de ces derniers.

- Des employeurs nous disaient: techniquement ils sont impeccables, mais qu'est-ce qu'il est difficile de les faire participer à une réunion et de les faire s'ouvrir à d'autres départements. Notre travail a été axé vers comment accompagner les étudiants. - Claudia Migliaccio-Leduc.

Epitech a adapté sa pédagogie, pour que les étudiants soient capables de s’intégrer facilement, comprendre ce qui se passe dans l'entreprise et rebondir vers de nouveaux postes. Pour cela, l’école travaille sur les soft skills, le développement personnel et collectif (communication mais aussi l'écoute, capacité de travailler en équipe).

- Dans les métiers techniques, les échecs sont la monnaie courante. Nous travaillons la capacité de rebondir après l’échec pour être rapidement de nouveau en selle. - Claudia Migliaccio-Leduc.

Enseigner les soft skills après une sensibilisation par la vié réelle

Pour travailler cette problématique, Epitech laisse l'étudiant tester sur le terrain (stages), puis revenir sur sa performance et chercher des critères d'amélioration.

Les étudiants travaillent tout d'abord sur la lutte contre la procrastination, la motivation, comment rebondir après un échec. Dès qu'ils sont de retour de leur premier stage, ils abordent les questions de l’intégration dans une nouvelle équipe, le team working, la capacité d'écoute et d'empathie. Après leur deuxième stage, c'est la problématique du développement professionnel qui est abordée.

- L’idée est de les faire affronter des obstacles dans les entreprises, qu'ils aillent à la rencontre de ces problèmes. Il est plus facile d’avoir un impact sur eux lorsqu’ils sont déjà sensibilisés par la vie réelle. - Responsable enseignement soft skills à Epitech.

Au-delà de l’évaluation classique par le tuteur et le maître de stage, Epitech distribue aux étudiants le même questionnaire pour l’auto-évaluation. Puis l’école compare cette évaluation avec celle des professionnels. Souvent, il y a une distorsion. L’étudiant pense parfois être très bon dans certaines choses et ce n'est pas toujours le cas, et inversement, il pense être assez faible sur d’autres points qui, au contraire, sont des atouts pour lui lors du recrutement.

Point de vue de recruteurs :

Karl Rigal, Monster : “Il est vrai qu’il y a une typologie générale des soft skills en fonction de métier. Un commercial, par exemple, devrait avoir un sens de négociation, d'argumentation, le sens de l'écoute. Cependant, les comportements observables seront différents d'une structure à l'autre”.

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Lorsqu’une entreprise de grande distribution cherche un profil d’acheteur, il lui conviendra plutôt quelqu'un qui a une très forte capacité de négociation, qui sait argumenter, qui ira chercher des prix. Dans le cas d’une boutique locale et bio qui voudra aussi recruter un acheteur, il s’agira plutôt de quelqu'un qui sera capable de chercher des produits différenciants, uniques ou très innovants, celui qui sera capable d'entretenir une bonne relation avec son fournisseur.

- À poste égal on ne prendra pas du tout la même personne, tout dépend de l’ADN de la marque et de la manière d’être du candidat. - Karl Rigal, Monster.

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